Agenda touristique
" Chaque printemps a son printemps "
Fin Avril, Tamanrasset célèbre le printemps, Tafsit, dans la tradition originelle de l'Ahagar. Cette fête marque l'avènement du printemps et s'étale sur trois jours.
Le 1er jour, Tamanrasset accueille avec honneur ses invités au chameaudrome par une procession des troupes folkloriques, des équipes sportives de différentes disciplines et une troupe de chameaux offrant un spectacle émouvant, rehaussé par des chants rythmés au Karkabou et entrecoupés de coup de baroud en signe de bienvenue. A coté du chameaudrome (situé à 3 km de Tamanrasset) se dressent des tentes qui font office de stands d'exposition d'œuvre artisanales : tapisserie, vannerie, produit agricoles et autres sont présentés par des associations et des coopératives agricoles de la région.
Le deuxième jour, sur le lieu même du chameaudrome est organisée une course de chameaux suivie d'un concour du meilleur chamelier.
La fête est ponctuée par des soirées artistiques animées par des troupes locales de Tandi ( initialement Tender) chants en cercle autours des femmes habillées de leur tissernis, et chants de femmes accompagnés sur l'Imzad, scandant la mesure en frappant dans les mains. Les soirées se prolongent jusqu'aux premières lueurs de l'aube.
Le reste de Tafsit est vécu par une sortie sur le plateau de l'Assekrem trônant à 2800 m d'altitude, à 80 km de Tamanrasset, pour admirer l'un des plus beaux coucher de soleil au monde, sinon le plus beau.
L'Assekrem, c 'est aussi l'ermitage de Charles de Foucauld construit en 1910 restauré en 1935, ensuite en 1939 et de nouveau en 1954. A coté, des maisons modestes que rien ne distinguent des autres servent de gîtes aux ''petits frères'' de Foucauld.
L'ermitage abrite une salle de prière, une bibliothèque dont les cahiers de Charles de Foucauld et des ouvrages retraçant l'histoire de la région.
" L'auréole de sainteté "
Autour du Mausolée de Moulay Abderrahmane, les tribus du Hoggar : les Kel-Rela, les Kel-Rebla, les Kel-Abagar, les Issabaten et les Tedjiène arrivent en procession de toutes les régions pour célébrer le Daghmouli.
La Ziara (visite du Mausolée) dure deux jours à période fixe, au mois de mai de Chaque année.
Le Mausolée du Cheikh vénéré, fils de Moulay Abdellah de Marrakech voué à l'ascétisme, est badigeonné de chaux. D'un geste de main aléatoire, chaque tribu trace des signes sur les murs du lieu visité pour marquer sa présence et symboliser l'obligation de sauvegarde, d'entretien et de protection de ce lieu adoré. La symbolique veut aussi que ce geste rituel, renouvelé chaque année et accompagné de chants religieux et de louanges à Dieu et à son saint, puisse contribuer à renouer les liens de solidarité et de fraternité entre les tribus. La Ziara, est ponctuée par une série de mariages entre nubiles des tribus.
A l'origine de cette fête, un hommage que moulay Abdellah rendit, chaque année aux résistants Touaregs du Hoggar (vraisemblablement la tribu d'Imenan) pour s'être révolté, en 1902 contre l'occupant français.
La veille de la fête, les tribus installent les Kheimas, à proximité du Mausolée, préparent méchoui et Taguela (galette de blé cuite dans la cendre) et distribuent des dattes. Et autour d'un thé parfumé, s'organise des chants et des danses auxquels les femmes se joignent aussi.
La soirée se prolonge jusqu'à l'aube.
Lorsque, à l'appel de la prière du Maghreb (coucher du soleil), les ombres descendent sur le Mausolée, la Ziara s'achève l.
Les tribus venues la veille, démâtent, le cortège reprend sa route animé d'une ardeur….si candide !
" Le pacte de paix "
Chaque année, au mois de mai et au jour de Achoura, Djanet célèbre le pacte de paix, la Sbiba, perpétuant ainsi une tradition plusieurs fois millénaire.
L'ensemble des habitants du Tassili N'Ajjer se rencontrent à Djanet pour se rappeler et surtout reconduire le pacte de paix scellé entre eux, il y a prés de 200 ans.
La tradition locale rapporte qu'à cette époque là, régnait entre les Oraren et les Tra'orfitt (tribu du Tassili N'Ajjer) une guerre fratricide des plus longues dans l'histoire des Ajjers.
Ce n’est qu'en apprenant la victoire de Moïse sur Pharaon qu'ils consentirent à mettre fin à leurs conflits et scellèrent un pacte de paix qui, depuis, les a unit.
Devenue une fête mythique, jouissant d'une symbolique toute aussi particulière, sa célébration le jour de ACHOURA, intervient pour conduire, encore une fois, ce pacte de paix.
Durant cette fête, il est procédé à une simulation, du dernier acte de guerre qui opposa leurs aïeux.
Les hommes ''guerriers'', se jaugent et se provoquent comme dans un vrai combat, répètent chaque geste où rien n’est laissé au hasard. Les femmes chantent aux rythmes des tambourins, leurs chants sont entrecoupés de youyous, comme pour galvaniser leurs guerriers, arbitrés par des sages des tribus d'Al-Mihan et d'azzelouaz.
Une sorte de reconstitution d'une guerre qui comme pour répéter le geste ancien, prend fin par la signature d'un pacte de paix.
" La fêtede la fraise "
Du 21 au 23 Mai de chaque année Skikda fête la fraise, ce fruit que la région produit en abondance.
A l'occasion de la cueillette de la fraise, la ville de Skikda accueille les producteurs de ce fruit, fière de l'exhiber aux visiteurs et clients potentiels, venant des différentes régions du pays.
Les autorités locales, wilaya, commune et l'Office National du Tourisme organisent autour de l'événement chaque année des festivités qui, trois jours durant, permettent à la ville de connaître une animation intense et particulière ; défilés de troupes folkloriques locales et régionales, expositions de fraises, de produits de l'artisanat dont la broderie à file compté sur tissu qui fait la fierté de Skikda.
L'esplanade de l'hôtel de ville, superbe bâtisse romaine, abrite la soirée artistique qui récompense le meilleur producteur de la fraise.
Le clou de la fête est la soirée consacrée au concours de la meilleure pâtisserie à base de fraise pour le bonheur des fins gourmets.
" Les Aurès en fête "
Après une interruption qui a duré une décennie Timgad a renoué avec son traditionnel festival des arts populaires qu'abrite son théâtre antique vieux de 20 siècles et œuvre monumentale du souverain romain Trajan.
Au programme de ce festival qui dure deux semaines, des galas et des expositions culturelles et artisanales.
La tapisserie des Aurès dont la notoriété a dépassé les frontières de cette région, reçoit lors de cet événement les honneurs qui lui sont dus. Le festival permet à Timgad et aux localités avoisinantes de mettre en valeur leurs potentialités touristiques particulièrement en matière de tourisme thermique, climatique et de chasse très prisés par les touristes nationaux et étrangers.
Inscrite par l'UNESCO au patrimoine mondial et construite au premier siècle de notre ère sous le règne de Trajan, Timgad abrite des monuments dignes d'être classiques : le forum, le théâtre, les thermes, le capitole, la bibliothèque publique avec une salle de lecture semi-circulaire unique en son genre, la nécropole chrétienne avec plus de 10.000 tombes et le musée qui abrite une collection unique de mosaïques, les plus belles de l'Algérie.
AGENDA ARTISANAT
La fête de la poterie se déroule chaque année, au mois de juin, depuis maintenant neuf ans, dans la région de Mâatkas, près de Boghni au sud de Tizi ouzou.
Le métier de la poterie dans cette région est essentiellement féminin.
Les femmes des Ath Khlil sont réputées pour la qualité de leurs poteries faites d'ustensiles domestiques et d'objets décoratifs.
Elles vivent du produit de leurs ouvrages réalisés à partir d'une argile rouge disponible en quantité dans la région.
C'est la nature même de cette matière qui décidera de la destinée de la poterie selon qu'elle serve a être en contact avec le feu ou pas.
L'argile récoltée subit d'abord une opération d'affinage pour éliminer toute trace de particules de calcaire susceptibles d'altérer la qualité du produit fini, elle est par la suite trempée, modelée, cuite et vernie.
Les motifs décoratifs sont puisés dans la symbolique berbère. La fête de la poterie est une occasion pour les femmes potières des Ath Khelil , Ath Kheir et Ath Smail d'aller à la rencontre de leur marché.
La pratique de la poterie est d'essence économique pour les femmes kabyles, elle reste aussi un excellent vecteur de développement touristique.
Les Ath Yenni fêtent chaque année le bijou en argent. Elle a lieu au mois de juillet de chaque année.
Le bijou de la région est réputé pour la finesse de l'ouvrage, traditionnellement accompli par les hommes uniquement puis, partagé ces dernières années, par les femmes. Le savoir-faire transmit de père en fils, les secrets de fabrique artisanale sont jalousement gardés chez les Ath Yenni. La légende raconte qu'autrefois les artisans bijoutiers refusaient de marier leurs filles à l’extérieur de la région de peur de voir leur secret s'évaporer.
Le bijou est serti d'argent et de corail, ornement principal du bijou qui peut être agrémenté aussi d'émail dans les couleurs d'usage : jaune pour le soleil ; vert pour la nature et le bleu pour le ciel. Des coloris inspirés de la nature dans laquelle est lovée Ath Yenni, qui culmine à plus de 900 mètres d'altitude sur les hauteurs du Djurdjura.
La renommée de la région tient essentiellement à ce bijou. Les maîtres artisans activent dans différents villages de la région, notamment dans Ath Larbaa, Ath Lahcène, Taourirt Mimoun, ils ne sont plus qu'une soixantaine. Ils étaient près de 500, dans les années 70. Leur nombre a diminué en raison de l'indisponibilité de la matière première et sa relative cherté. Cela s'explique en partie par la réduction du pouvoir d'achat, le client national se fait de plus en plus rare.
La tradition est conservée, les artisans de l'argent continuent à travailler avec la même passion, le même savoir-faire ancestrale Toute une palette de bijoux est proposée au chaland. Aujourd'hui, des touches modernes ont été introduites, sur le bijou traditionnel.
On peut donc prétendre à Tavrucht (broche) et à Tavzimt (fibule), des pièces maîtresses dans la dot de la mariée des Ath Yenni. Dans les types de broches, il y a celles qui ornent le front et celles qui encadrent la poitrine. Les fibules y sont également accrochées quand elles ne servent pas d'attache au décolleté de la robe ou qui,encore anciennement, épinglent la robe au niveau des épaules. On peut y trouver aussi collé au bijou des franges fines en argent pur, appelé communément dans la région achrur u dabal.
La parure, elle, est constituée de ces bijoux et doit être agrémentée de ceinture, (tahzamt), selon qu'elle soit colorée de tons traditionnels ou alors en argent seulement. Il y a bien sûr le collier (azrar), le bracelet (azevg), toute grandeur confondue, (akhelkhal) bracelet qui entoure les chevilles, les bagues (tikhutam) et les boucles d'oreilles (talukin).
Le bijou est fabriqué selon les goûts du client, les couleurs de son choix et le poids qu'il désire. Un travail minutieux que le doyen de la région, feu Da Houna, accomplissait avec des outils eux aussi artisanaux, l’œuvre de son grand - père. Les jeunes, tentent à présent de promouvoir cet art séculaire, qui a commencé par la frappe de pièces d'argent. Les bijoutiers tentent de se reconstituer en association, comme c'était le cas dans les années 1970, pour assurer la promotion de leurs produits.
Le bijou kabyle a beaucoup voyagé à l'occasion des manifestations et foires internationales, y compris aux Etats Unis d'Amériques et au Canada où il s'est vu décerner des prix et des gratifications.
Aujourd'hui, encore, tout le savoir-faire des artisans bijoutiers s'expose chaque année, du 27 juillet au 4 août, lors de la fête du bijou qui vise ni plus ni moins qu'à redonner ses lettres de noblesse à cet art.
Chez les Ath Hichem, un des villages de la commune de Ath Yahia, à Ain El Hammam en haute Kabylie, c'est le tapis qui réunit chaque année la population des autochtones autour d'une fête qui célèbre les tissages berbères. Le tapis est aussi ici exclusivement une affaire de femmes, la Kabylie est une région qui a donné beaucoup d'hommes à l'émigration.
Réalisés dans la tradition typiquement berbère, les tapis d'Ath Hichem sont réputés pour la richesse des signes qui les composent, reflets d'une symbolique riche et dont l'histoire retrace le vécu de la tisseuse. Chaque motif a sa cohérence et ses règles géométriques, confectionné à la main avec sept fils colorés, sur fond indigo, rouge, vert olive, bleu ou encore sombre.
Une tradition longtemps portée par la doyenne du tapis, Madame Taous Ben Abdesslam, qui a réussi à maintenir intacte les règles de tissage traditionnel pour l'ensemble de la gamme : tapis, descentes de lits, couvres lits, couvertures, bantous ... connus dans la région sous le nom de aaban dans ses variétés de Buzemmum et bu meyy tsekwrin ( tapis coloré sur fond sombre) et aadil dans ses types appelé aqejir uyazid et tuccar timezymin (tapis à peine coloré sur fond blanc), destiné à être porter au dos de la mariée, (du rouge et du bordeaux). Il y a aussi Akhellel (couvre-lit blanc avec de fines stries crème ou avec d'autres tons).
Des modèles uniques de tapis sont encore conservés au niveau de la première école de tissage créée en 1892 par le Bachagha Abdesslam. Cette institution a réussi à maintenir vivante la tradition. Avec d'autres anciennes tisseuses du village, Mme Taous Ben Abdeslam a porté le tapis de Ath Hichem sous d'autres cieux où elles ont recueilli médailles et diplômes.
Dans la commune de Ath Yahia, la formation de la relève est assurée aujourd'hui par des centres de formation pour les jeunes filles de la région et des villages limitrophes, dans le cadre de la formation professionnelle.
L'apprentissage est dispensé sur les métiers à tisser, mais les jeunes stagiaires maîtrisent aussi les différentes étapes de fabrication du tapis. Ainsi, plusieurs travaux préliminaires sont accomplis sur la laine, qui n'est plus de toison mais de l'acrylique : le tondage (tulsa) ; le lavage (larda) : le séchage (talkawt) ; le battage (azway) ; la mise en écheveau (asserag.) ; l'ourdissage (azizel) qui consiste en une fixation et en un assouplissement ; le montage du métier (assebdded uzetta) ; le placement des chaînes (asseredj n tuzzal) et enfin le lissage (azetta).
Les tisseuses traduisent, à travers les motifs du tapis leur vécu de femmes, traditionnellement les femmes entendent des poèmes chantés pour les accompagner dans leur labeur : ’’ Mère chérie, mon tissage n'avance pas. Le voici entre les ensouples, point d'amis reconnaissant, pas un croyant de Dieu pour venir à mon secours’’. Ces vers sont une complainte de la tisseuse, prisonnière de son métier à tisser. Et lorsque le tissage est libéré de son entrave, la femme chante : ’’ ô homme, si je te déplais, la maisonnette de mon père existe, je tisserai des burnous bien fins et l'argent tombera comme pluie, je mangerai du blé, de l'orge et éviterai les (mauvais) mariages de maintenant ’’.
Une fête célèbre le tapis, elle a lieu au sud du pays, à Ghardaia. La manifestation se tient chaque mois de mars et dure 7 jours.
Les artisans tisseurs exposent leur tapis à trame très fines décorés de bandes de différentes teintes, les motifs représentés tirent leur formes des ustensile domestiques visuels : chandelier, peigne à tasser, scorpion, clé. Le tapis est à base de laine et poils de chèvre. Les tisserands se retrouvent ainsi depuis 1996, dans un véritable forum marchand qui conjugue tradition et hospitalité. La fête du tapis réuni on dehors des artisans de la vallée dit M'zab, les tisserands de Djebel Amour, de Tébessa ; de Tlemcen ; Ksar Chelala ; Tellis des Aurès, du Touat...
Chaque région avec sa spécificité ; la matière utilisée, les formes géométriques et les coloris adoptés. Le tapis du M'zab est connu pour la finesse de ses traits et les dessins berbères traditionnels qui l'ornent.
Dans d'autres régions du pays, connues pour la qualité de leur tapis, la célébration reste encore timorée. La fête du tapis de Kser Chelala, dont l'ouvrage est réalisé en point noué et en poil de chèvre. Il y a également la fête du burnous de M'sila, dont le festival, à sa première édition a eu lieu en avril 1995.
El kala, à l’extrême Est du pays, ville limitrophe avec la Tunisie, le corail est aussi fêté. La célébration a lieu au mois d’août et rassemble pêcheurs, artisans et vendeurs. Le corail d'El Kala ainsi que celui de Béjaïa est réputé pour sa qualité, pour ses coloris rares, en dehors du rouge, on dénombre aussi le rose, le saumon, le corail algérien régénère après sa cueillette rapidement. C'est de ce corail là que les bijoux de Ath Yenni sont ornés.
Il est également exporté vers d'autres pays. Son écoulement se fait aussi au noir par les plongeurs étrangers qui le pêchent illégalement. A El Kala, il est vendu dans quelques commerces.
A la même fête, il est aussi exposé et vendu des pipes et autres objets souvenirs faits de bois de bruyère, (une autre richesse de la région), de qualité supérieure. La pipe d'El Kala à une réputation internationale, elle est exportée dans plusieurs pays.